À l'instar d'Obélix, je suis tombée dans l'univers magique de la littérature dès mon plus jeune âge !

D'abord grâce à mon père qui me lisait "Bilbo le hobbit" avant d'aller dormir, puis grâce à ma mère qui m'a forcée à lire "Harry Potter à l'école des sorciers" avant d'aller au cinéma. Aujourd'hui, je partage avec vous ma passion pour les bouquins et autres adaptations...

samedi 4 juin 2016

Une expérience troublante : Les Hauts de Hurlevent !


Les hauts de Hurlevent
Vous vous rappelez des histoires qui font peur que nous nous racontions quand nous étions enfants ? Le genre d'histoire qui se passe dans un vieux château hanté reculé sur une colline battue pour les vents incessants et l'orage ? Les Hauts de Hurlevent rentrent définitivement dans cette catégorie d'histoire glauque...

Il ne manque plus qu'un cimetière pour compléter le cliché ! Eh bien, devinez quoi ? Il y en a un dans ce roman. Dans ce cas me diriez-vous, pourquoi s’attarder dessus ? Tout simplement car tout le génie de Emily Brontë est là : jouer avec les clichés pour mieux nous surprendre. Le résultat ? Sans aucun doute l'un des romans les plus marquants qui m’ait été donné de lire...

Les Hauts de Hurlevent, quelle histoire !


Ce roman est avant tout une histoire d'amour et de haine : celle d'Heathcliff un bohémien adopté par les Earnshaw, et de Catherine dit Cathy la fille de la famille.

Cathy & Heathcliff film 2009


À la mort de son bienfaiteur, Heathcliff est contraint de subir les maltraitances du fils de la famille : Hinley. Ajoutez à cela une jalousie maladive à l'égard d'Edgar Linton qui, grâce à sa culture et son éducation, obtient les faveurs de Cathy et vous obtiendrez le départ d'Heathcliff pour préparer sa vengeance. Une vengeance qui pèsera sur toute la descendance des familles Earnshaw et Linton...

La jalousie d'Heathcliff

Un roman gothique ?


Pour écrire les Hauts de Hurlevents, Emily Brontë s'est très largement inspirée des grands romans gothiques comme : Les mystère d'Udolphe d'Ann Radcliff, Le moine de Lewis ou encore Pamela de Ridcharson. 

De ses œuvres, Emily Brontë en a extrait l'engouement pour le sentimental, le macabre et l'architecture gothique anglaiseLa lande jaunâtre est sans cesse battue par le vent, l’atmosphère y est orageuse. Les Hauts de Hurlevent sont un vieux château des temps jadis dressés fièrement sur une colline sauvage. Beaucoup de scènes se passent en huis clos et quelques fantômes viennent agrémenter le récit imprégné par une atmosphère angoissante.

Pourtant, Les Hauts de Hurlevents ne sont pas vraiment un roman gothique. Beaucoup le classe d'ailleurs dans le courant du romantisme qui est (d'après Wikipédia) : « un mouvement culturel se caractérisant par une volonté d'explorer toutes les possibilités de l'art pour exprimer ses états d'âme : il est ainsi une réaction du sentiment contre la raison. »

Si j'osais m'aventurer sur ce terrain glissant, je dirais que les Hauts de Hurlevents n'appartiennent à aucune de ses deux catégories. Ils empruntent trop à chacun de ces deux genres pour entrer dans l'une ou l'autre de ces cases. C'est un joyeux mélange qui fait de cette œuvre un véritable petit bijou unique en son genre.

Les hauts de Hurlevent : château

La mise en exergue des passions


Un roman violent...

Le roman d'Emily Brontë est caractérisé par une omniprésence de la violence. Les personnages souffrent... le lecteur aussi ! C'est une histoire qui nous pousse dans nos retranchements. La violence est partout !

Parfois physique lorsque Cathy se fait mordre à la jambe par un chien ou quand Heathcliff se fait fouetter par Hinley, parfois morale lorsque Heathcliff fait du fils d'Hinley (Hareton) sa victime en le torturant psychologiquement ou quand Cathy sous l'influence d'Heathcliff se torture elle-même pour avoir épousé Linton... Même les personnages moralement bon, et donc non violent, deviennent parfois cruels, comme contaminés par l'ambiance malsaine !

Cela amène le lecteur à se questionner sur sa propre moralité. Suis-je comme ces personnages qui se torturent les uns les autres ? J'ai pitié d'Heathcliff, mais il est horrible et immoral. Cela fait-il de moi une mauvaise personne ?

Cathy rit #malsain

Le grand 8 des émotions...

Si Emily Brontë est douée pour remettre en question notre moralité, c'est loin d'être son seul talent ! Sous sa plume, ses personnages passent de l'état de victimes à celui de bourreaux avant de sombrer peu à peu dans la folie... 

Et tandis que les personnages s'entre déchirent, Emily Brontë joue avec les émotions de ses lecteurs. Ces revirements de situation brutaux perturbent le lecteur qui ne sait plus ce qu'il doit ressentir. Je me suis ainsi parfois surprise à plaindre sincèrement Heathcliff avant d'être submergée de dégoût à son égard seulement quelques lignes plus tard !

Une ode à la tempérance et la modération


L'animalité d'Heathcliff / la modération de Linton
Le roman est porté par les tempéraments enflammés de Cathy et Heathcliff. La mise en avant de ces deux personnages, tend à faire pâlir les autres parties prenantes du récit. Cela est sans doute encore plus vrai dans le cas d'Heathcliff que l’obsession de la vengeance finit par consumer totalement. Heathcliff n'est plus humain, c'est un monstre ! Son comportement est bestial, son apparence sauvage !

L'apparence et le comportement d'Heathcliff sont en opposition avec l'objet de sa jalousie : Edgar Linton. Ce dernier est un gentilhomme qui fascine Cathy par son élégance et sa culture. L'animalité et la colère opposées à la modération et la patience. Or, Cathy pourtant éperdument amoureuse de Heathcliff finira par épouser Linton, et à travers lui les vertus qu'il incarne.
Certains avanceront que ma théorie ne tient pas debout, puisque Linton décède après une longue maladie. Heathcliff, n'obtiendrai t-il donc pas la victoire sur Linton ?

Heathcliff versus Linton

La passion destructrice / La tempérance d'un amour mature
Certes comme nous venons de l'évoquer Heathcliff survit à Linton MAIS Cathy l'amour de sa vie meure bien avant son époux en donnant naissance à sa fille Cathy junior fruit de son mariage avec Linton.

Vous appelez ça une victoire vous ? Et comme si cela ne suffisait pas, malgré les efforts déployés par Heathcliff pour torturer Cathy et le fils de Hinley son ancien bourreau la nouvelle génération finira par s'unir. L'amour destructeur de Heathcliff et Cathy source de souffrance et de mort s'oppose à celui plus modéré et sain de Cathy junior et Hareton. Leur amour triomphe ainsi de la vengeance d'Heathcliff.

À travers ses deux oppositions, Emily Brontë prône les vertus de la tempérance, de la modération et de la patience.

Les Hauts de Hurlevent prennent aux tripes ! 


C'est une lecture intense qui pourrait laisser à penser que l’œuvre n'a été conçue que dans un but expérientiel si l'on ne s'attarde pas dessus. Quoi qu'il en soit, je vous en conseille vivement la lecture pour vous forger votre propre opinion ! 



Challenge XIX


Les hauts de Hurlevent



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2 commentaires:

  1. Quelle chronique ! Ce roman a vraiment l'air intense oui et profondément intéressant ! Jusqu'à présent c'est le côté glauque qui m'a freiné mais il fait définitivement partie des romans que je compte lire :)

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