À l'instar d'Obélix, je suis tombée dans l'univers magique de la littérature dès mon plus jeune âge !

D'abord grâce à mon père qui me lisait "Bilbo le hobbit" avant d'aller dormir, puis grâce à ma mère qui m'a forcée à lire "Harry Potter à l'école des sorciers" avant d'aller au cinéma. Aujourd'hui, je partage avec vous ma passion pour les bouquins et autres adaptations...
Nos précédentes aventures

mardi 23 janvier 2018

Les histoires d'hommes transformés en bêtes sont universelles et veilles comme le monde. Loup-garous occidentaux, homme-guépard, chacal ou encore hyène africaine, homme-requin d'Océanie ou encore homme-lézard en Amérique du sud : ces transformations ont nourri l'imaginaire collectif et sont à l'origine de nombreux mythes et légendes. Ces métamorphoses sont très fréquentes dans la mythologie Grecque. Zeus s'est ainsi transformé en cygne pour séduire la ravissante Leda, épouse du roi de Sparte. De cette union naîtront Pollux et sa sœur la célèbre poire Belle Hélène. Cependant, le mythe à l'origine du conte qui nous intéresse dans cette chronique, est sans doute celui de Psyché : Princesse d'une grande beauté jalousée de la déesse Aphrodite condamnée a devenir l'épouse d'un monstre, qui nous est narré dans Les métamorphoses également connues sous le nom Amour et Psyché d'Apulée. Vous l'aurez compris : aujourd'hui il est question de La Belle & La Bête !
La Belle et la Bête : versus
Nous devons sa version la plus connue, datant de 1757, à Mme Leprince de Beaumont qui emprunte et récrit La Belle & La Bête à partir de la version très complète de Mme Gabrielle de Villeneuve (1740). L'objectif de Mme Leprince Beaumont est pédagogique. Elle souhaite divertir les élèves de son pensionnat tout en les instruisant et en leur inculquant des leçons de morale. C'est pourquoi, elle fit des coupes drastiques dans la version de Mme Gabrielle de Villeneuve comptant environ 150 pages pour ne garder que les éléments propres à faire passer cette leçon de morale. Le résultat ? Nous le connaissons tous ! Un petit conte pédagogique d'une vingtaine de pages. C'est de cette version que s'inspire la majorité des adaptations du conte

Petit tour du propriétaire


Aujourd'hui, deux adaptations de La Belle & La Bête sont à l'honneur avec une mention spéciale adressée à une troisième. Il s'agit du film du réalisateur Christophe Gans sortie dans les salles obscures en 2014 et de la comédie musicale sortie en mars 2017. Il est important de souligner pour la suite que cette dernière est, en fait, la version live action de la célèbre version animée de la souris aux grandes oreilles datant de 1991.

Les intentions de réalisation

Afin de se plonger pleinement dans l'univers d'un film, il me semble important de comprendre l'intention du réalisateur au moment de la création de ce dernier.

Dans le cas de Christophe Gans, l'objectif est de centrer son propos sur le personnage de la Bête, et plus particulièrement de remonter aux origines de sa malédiction. Pourquoi a-t-elle été puni ? Que lui est-il arrivé ? C'est autour de la malédiction de ce personnage que toute l'arborescence du film s'est construite ! Cette envie de Gans de remonter aux origines de la bête vient du fait qu'aucune adaptation du conte ne s'est attardée sur le sujet alors que le texte de Madame de Villeneuve s'étend au contraire sur la question. Il s'agit d'ailleurs dans le cadre de cette adaptation du texte de référence.

Pour ce qui est de Bill Condon, une question s'est immédiatement posée : « Pourquoi refaire un chef-d’œuvre ? » Pour lui, la réponse est la suivante : « La version de 2017, n'est pas un remake mais une adaptation du conte et du film de 1991 sous une nouvelle forme. ». L'objectif est donc double : proposer une autre approche du film d'origine et mettre en lumière des aspects non utilisés du texte de Mme Leprince de Beaumont dans la version de 1991.
La Belle et la Bête : versus

L'ambiance des films


Intéressons-nous maintenant à l'ambiance des films à travers quatre points : les décors, les costumes, la photographie et la musique. C'est parti les amis ! Nous allons les trouver, je sais qu'on peut y arriver !

Les décors de la version de Chritophe Gans sont à couper le souffle tout simplement ! Si la découverte du film au cinéma m'a laissée une aussi forte impression, c'est en très grande partie due au château de la Bête dans lequel vagabonde Belle. Il s'en dégage quelque chose de très poétique, proche du travail réalisé sur Laputa dans le sublime Château dans le ciel d'Hayao Miyhazaki. Étant une grande admiratrice de ce réalisateur japonais et de son univers, je ne pouvais que succomber face à la proposition de Gans ! Un autre aspect qui m'a immédiatement séduite : la magnificence des costumes, réalisés par le très talentueux Pierre-Yves Gayraud. Qu'il s'agisse des robes colorées de Belle offertes par la Bête (d'ailleurs restées célèbres chez les amateurs de costumes de films), des impressionnants costards de la Bête ou des tenues des courtisans, tous nous immergent un peu plus profondément dans l'univers proposé tout en dévoilant subtilement le caractère des personnages. Le travail de Christophe Beaucarne, directeur de la photographie, est également à saluer. Les jeux de lumière entre la morosité austère (quoique parsemée de puits de lumière) du château actuel et celui du passé luxueux de la Bête ne m'ont pas laissé indifférente ; tout en parvenant à créer une véritable patte visuelle. Enfin, sans être vraiment remarquable ou même mémorable, la bande originale du film composée par Pierre Adenot souligne et accompagne judicieusement les actions des personnages.
La Belle et la Bête : Christophe Gans moodboard

Les décors du Disney Live, sont également très beaux. Quelque chose d'assez artificiel se dégage toutefois de l'ensemble. Tout est lisse et manque cruellement de naturel ! Certains décors ne donnent pas l'impression d'être réellement habité comme la taverne par exemple, bien trop proprette et rangée. Seuls les jardins de la Bête parviennent à tirer leur épingle du jeu à mon sens. Il s'en dégage une beauté froide et surnaturelle qui sied au lieu. Les costumes (créés par Jacqueline Durran) sont extrêmement proches du film d'animation. Cependant, la revisite amène un vent de fraîcheur. De plus, quelques trouvailles sont remarquables comme le costard bigarré du prince dans la première scène ou encore la célèbre robe jaune réaccessoirisée pour l'occasion. J'ai également apprécié la revisite plus riches en détail que l'originale de la robe bleue de Belle. Il y a un grand contraste entre les lumières du village extrêmement vives et celles du château plus ternes et menaçantes. Il convient de souligner que plus la romance entre les deux protagonistes principaux avance, plus la luminosité du château s'adoucit. Mis à part cet élément, le travail de Tobias A. Schliessler est plutôt classique et sans grande inventivité. Si un élément se démarque vraiment dans l'ambiance du film, c'est bien la musique. Encore heureux me diriez-vous puisqu'il s'agit d'une comédie musicale ! Composée par Alan Menken, la bande originale du film est magnifique et reste longtemps en mémoire. Si la plupart des morceaux sont des reprises légèrement arrangées du dessin animé de 1991, d'autres comme Evermore, Days in the sun ou How does a moment last for ever sont des créations originales. Les nombreuses chansons du film étant interprétées par le casting de ce dernier, il est grand temps de passer aux acteurs !
La Belle et la Bête Disney 2017 : moodboard

Place aux acteurs


Et là, rien à dire, les chansons du film les nouvelles comme les anciennes sont interprétées par un casting Quatre Étoiles !

Si certaines comme Emma Watson ou encore Emma Thompson poussent agréablement la chansonnette sans offrir des performances vraiment remarquables, certains notamment Luke Evans et Josh Gad issus des planches de Broadway tirent vraiment leurs épingles du jeu. J'accorde également une mention spéciale à Dan Stevens pour son interprétation de Evermore. Le bas blesse malheureusement, dans la direction des acteurs qui offrent au mieux un jeu lisse sans réelle profondeur et au pire une performance cartoonesque malaisante. Il convient cependant de préciser que le malaise vient aussi du fait que la technologie utilisée pour donner la vie aux personnage de Lumière, Big Ben ou Madame Samovar ne convint pas.

Le casting est également de qualité chez Christophe Gans. Les acteurs offrent tous de bonnes performances à l'exception des sœurs de Belle un peu trop hystérique à mon goût. Quant à Léa Seydou sa proposition manque un peu d'aspérités et de diversité pour convaincre pleinement malgré sa justesse d'interprétation. La mention spéciale revient à Vincent Cassel qui livre une performance toute en nuances du personnage mythique. Malgré cela, la complicité et l'amour de la Belle & la Bête ne sont pas vraiment crédibles. Il manque un petit quelque chose dans la narration ou le jeu des acteurs pour vraiment viser juste. C'est à mon avis de défaut principal de cette adaptation. 

Le jeux des 5 ressemblances et de la différence

Fidèle au conte ?


Qui dit adaptation dit œuvre de référence, dans le cas des films présentés ci-dessus, ils ne sont pas (nous l'avons souligné plus haut) adapté des mêmes œuvres. L'adaptation de Christophe Gans se base sur le texte de Madame de Villeneuve et sur le film de Jean Cocteau datant de 1946. Quant à celle de Bill Condon, elle est pensée comme une adaptation du conte de Madame Leprince de Beaumont inspirée de la version animée de 1991. Le résultat ? Deux histoires originales très éloignées de leur texte de référence.
La Belle et la Bête : versus

Troublantes similitudes


Nous venons de le souligner, les deux adaptations sont éloignés de leur œuvres de références mais sont-elles pour autant infidèles à l'esprit du conte ? Pour éclaircir ce point, il convient de s'attarder sur des moments clés de l'intrigue présent dans les deux versions du contes mais aussi dans presque toutes ses adaptations.

Tout part de la demande que fait Belle à son père de lui ramener une rose, fleur au combien emblématique ! Rose que ce dernier ira voler dans le jardin de la bête, conduisant Belle prise d'un sentiment de culpabilité à se sacrifier pour son père et à demeurer au-pré de la Bête. Ce conte est un récit initiatique retraçant le passage de l'état de fille à celui de femme pour la Belle et la quête de la rédemption pour la Bête. Le symbole de la rose est d'autant plus fort dans l'adaptation de Disney puisque la chute de pétale de la rose représente le temps restant attribué à la Bête pour se faire aimer et donc se repentir.
La belle et la bête : symbolique de la rose

Les jeux de miroirs sont aussi une thématique importante des deux textes d'origines reprise dans les deux films. Dans le conte de Madame de Villeneuve, le miroir permet à la Bête d'espionner Belle, dans le film de Gans les miroirs permettent à Belle lorsqu'elle rêvent d'explorer le passé de la Bête, quant aux versions de Disney, la Bête offre un miroir à la Belle afin qu'elle puisse voir son père. Tous ses miroirs ont le point commun de ne servir qu'à voir l'autre et non pas son propre reflet. D'après Sandy de l'excellente chaîne Le Carnet Enchanté, cela révèle un message caché du conte à savoir que l'humain ne semble être défini que par l'image qu'il revoit en société et non pas pour ce qu'il est vraiment. Cela concorde avec la morale de cette histoire nous invite à apprendre à voir au delà des apparences.
La belle et la bête : symbolique des miroirs
Enfin, dans les contes ainsi que dans les adaptations dont il est question ici, la Belle retourne toujours chez son père au moment ou elle commence à éprouver des sentiments pour la Bête. Ce retour chez le père se conclut toujours par un retour consenti et non contraint au château de la Bête. Ce retour chez le père dont Belle est extrêmement proche permet à cette dernière de renoncer à son Œdipe et à accepter la Bête comme modèle de masculinité. Cette étape clés marque l'entrée de Belle dans sa vie de femme. Chez Christophe Gans tout comme chez Bill Condon, le retour chez la Bête à pour objectif de le sauver d'une attaque mener dans un cas par des brigands et dans l'autre par des villageois avec la même conclusion : l’aveu des sentiments de Belle à la Bête.
La belle et la bête : symbolique du retour chez le père

Le respect de ses trois étapes essentiel à la transmission du message du conte sont respecté dans ces adaptations qui sont donc fidèle à l'esprit des textes d'origines.

Malgré ce constat, les deux œuvres sont loin d'être de la même qualité. Ainsi, la version live action de 2017 n'est qu'une pâle copie malaisante du chef-d’œuvre qu'est la version animée de 1991. Elle n'est digne d'intérêt que pour quelques performances vocales notables ainsi que pour le plaisir Proustien de redécouvrir sous une nouvelle forme une œuvre ayant marqué l'enfance de nombre d'entre nous. La version de Christophe Gans a le mérite de vraiment revisiter se conte et d'offrir une réelle proposition de réinterprétation du conte, ce qui en fait à mon sens une bonne adaptation. Certes, cette version n'est pas exempte de tout défaut, mais vous ne pourrez que passer un bon moment devant la magnificence des décors et des costumes ! Bref, foncez afin de vous faire votre propre opinion.

Merci à Sandy pour son excellente vidéo : « Du conte àl'écran EP02 : La Belle et la Bête » qui m'a inspirée cette chronique.
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dimanche 25 juin 2017

Aujourd'hui, nous continuons de célébrer l'anniversaire du blog avec ce TAG sur la littérature classique créé par la booktubeuse Pinupapple & Books !
Book TAG : classiques
1. Quelle est pour toi la définition d'un classique ?

Pour moi, un classique est un livre qui a marqué son temps. C'est une œuvre qui a su se démarquer, que ce soit par le propos abordé (subversif, avant-gardiste ou angle de vue nouveau) ou la forme du récit. Il peut également s'agir d'un best-seller resté à jamais dans notre mémoire collective. En ce sens, je pense que la saga Harry Potter peut être qualifiée de classique. Enfin, un classique est, à mon avis, une œuvre intemporelle.
Harry Potter : un classique

2. Quel est le classique, qui t'as fait aimer les classiques ?

Le premier classique dont j'ai vraiment apprécié la lecture (en dehors des contes) est une pièce de théâtre. Il s'agit de Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand, lu dans un cadre scolaire. Notre professeure de français nous l'a fait découvrir et jouer en classe, avant de nous faire visionner sa célèbre adaptation cinématographique sortie en 1990 et réalisée par Jean-Paul Rappeneau. Enfin, nous sommes allés au théâtre pour voir l’œuvre sur les planches. Cette expérience m'a profondément marquée et m'a ouvert les yeux sur le bonheur que peut procurer la lecture d'un classique. Pourtant, je n'en ai pas lu d'autres par moi-même après cette expérience. Le véritable élément déclencheur de ma passion pour les classiques littéraires, est ma rencontre avec Jane Austen près d'un an et demi plus tard. Ce fut une véritable révélation et depuis, j'en lis très souvent.
Orgueil & Préjugés : un classique

3. Qu’apprécies-tu dans les classiques que tu ne retrouves pas dans les contemporains ?

Sans aucun doute l'élégance de l’écriture et le rythme du phrasé qui créent une véritable mélodie. D'une manière générale, les œuvres classiques encouragent plus le lecteur à réfléchir sur certains sujets. Enfin, ils suscitent chez moi des émotions plus vives et me touchent plus que les contemporains.

4. Ton courant littéraire favori ?

Il s'agit sans hésitation du romantisme ! Que ce soit en poésie avec Le Lac de Lamartine, en théâtre avec Hernani, en roman avec Notre-Dame de Paris (Victor Hugo je t'aime) ou même en musique avec Chopin et en peinture avec William Turner.
Un tableau de Turner

5. Un classique à conseiller pour débuter ?

Tout dépend des goûts de chacun, mais je conseillerai des œuvres courtes et faciles à lire comme par exemple la trilogie marseillaise de Marcel Pagnol, Croc-Blanc de Jack London, Orgueil et Préjugés de Jane Austen ou Washington Square de Henry James.
La trilogie marseillaise de Marcel Pagnol

6. Un classique que tu as détesté ?

En attendant Godot de Samuel Beckett. Il s'agit d'une pièce de théâtre s'inscrivant dans le courant littéraire du théâtre de l'absurde. Sa lecture a été particulièrement laborieuse. Il y est question de deux personnages qui ne font absolument rien pendant les deux actes qui composent la pièce, sinon se demander continuellement ce qu'ils pourraient faire et conclure à chaque fois par la phrase suivante : « On attend Godot » ! Le tout ponctué par l'apparition de personnages et de situations toutes plus loufoques et abracadabrantesques les unes que les autres !
En attendant Godot de Samuel Beckett

7. Un classique que tu as adoré ?

Il est tellement difficile de n'en choisir qu'un !! Allez, aujourd'hui mon choix va se porter vers les deux Alice: Alice au pays des merveilles et Alice de l'autre côté du miroir de Lewis Carroll (Charles Lutwidge Dodgson de son vrai nom) dans lesquels je suis plongée en ce moment. Ces lectures donneront sans doute naissance à un article tant j'adore ces romans.
Alice aux pays des merveilles

8. Un classique que tu as envie de lire ?

Les Misérables de Victor Hugo. Ils m'ont été offert à Noël par mes grands-parents, mais je n'ai pas encore eu le courage de m'y plonger.
Les Misérables de Victor Hugo

9. Lire à vie des classiques ou des contemporains ?

Sans hésiter des classiques ! Il y a largement de quoi lire dans une multitude de genres et de styles différents sans se lasser.

10. Un classique qui commence par le première lettre de ton prénom ?

Mon prénom est Romane donc pour ne pas faire dans l'originalité, je vais choisir Roméo & Juliette. Si cela vous dit, vous pouvez lire l'article « Saviez-vous que : » écrit pour la Saint Valentin.
Roméo et Juliette par Wiliam Shakespeare

11. Ton personnage de roman classique préféré ?

Il s'agit d'Éowyn des Rohirrim dans la trilogie du Seigneur des anneaux par J.R.R Tolkien. J'ai une affection toute particulière pour ce personnage que j'admire énormément. Outre notre passion commune pour l'art équestre (son prénom signifie Joie du Cheval) et l'importance que nous accordons toute les deux à la famille, c'est avant tout une femme forte qui décide d'envoyer bouler les traditions patriarcales du Rohan et d'aller se battre pour ce qu'elle croit juste.
Éowyn des Rohirrim

12. Un classique qui t'as fait rire ?

Je ne pense pas que telles étaient les intentions de Voltaire lors de la rédaction de Candide, mais j'avoue avoir beaucoup ri en lisant ce conte philosophique. Les réactions du personnage principal en totale inadéquation avec les événements tragiques se déroulant sous ses yeux créent un décalage des plus amusants.
Candide de Voltaire

13. Un classique qui t'as fait pleurer ?

Je n'ai jamais autant pleuré qu'en lisant Notre-Dame de Paris de Victor Hugo. Le destin du personnage Claude Frollo fut tout particulièrement source d'épanchement lacrymal (notamment la scène où il confie son mal-être et sa détresse à Esmeralda).
Notre-Dame de Paris par Victor Hugo

14. Un classique jamais terminé ?

Paul et Virginie de Jacques-Henri Bernadin de Saint-Pierre publié en 1788.
Paul et Virginie de Jacques-Henri Bernadin de Saint-Pierre
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mercredi 31 mai 2017

Après ces quelques semaines mois, marqués par le sceau de la célèbre souris, le moment est venu de publier les résultats de ce TAG que nous avons fait tous ensemble !
Disney_Tag

 Question n°1 : Quel est ton film Disney favori ?

Pour vous la réponse est Mulan, même si Aladdin est passé à deux doigts de l'emporter ! Personnellement, j'ai un faible pour la Belle & la Bête. La scène d'introduction du film est sublime de même que les décors (notamment la bibliothèque). Quant aux chansons... Que celui qui ne s'est jamais surpris à chantonner "C'est la fête !" me jette la première pierre ! Eh oui, j'ose utiliser cette expression vieillotte. 
La Belle & la Bête

Question n°2 : Quelle scène d'un film Disney aurais-tu voulu vivre ?

La communauté en a décidé ainsi, rien ne vaut le féerie de la scène des lanternes dans Raiponce. Il faut dire qu'elle a beaucoup d'arguments pour plaire ! Une barque entre amoureux, un ciel étoilé et des centaines de lanternes qui s'élèvent sur une chanson romantique... rien que d'y penser ça fait rêver ! L'intégralité de l'équipe des Pérégrinations d'une jeune Touque s'excuse pour cette blague. En tant que cavalière, je rêve de vivre l'euphorie du saut de falaise à cru dans Spirit. Une cavalcade épique pleine de tension qui s'achève par un saut incroyable !

Question n°3 : Quel est ton attraction Disney-land préférée ?

Là, c'est la discorde ! Personne n'est d'accord entre Space Mountain, Indiana Jones, Pirates des Caraïbes et les tasses du chapelier vos cœurs balancent. Quant au mien, il penche plutôt du côté des tasses comme en atteste cette vidéo.

Question n°4 : Si tu étais un personnage Disney masculin lequel serais-tu ?

Pour vous les amis, la réponse est claire : « Prince Ali, oui c'est bien lui Ali Ababoua ! » Heu, pardon Aladdin ;) Quant à moi, Toulouse des Aristochat me correspond plutôt bien. L'image du chaton qui découvre la vie avec enthousiasme et curiosité est plutôt sympa non ? 

Question n°5 : Si vous étiez un personnage Disney féminin lequel serais-tu ?

Comme pour votre Disney favori, Mulan l'emporte. Il faut dire qu'avec son courage et son côté « bad-hass », la jolie brune a tout pour plaire ! De mon côté, un mélange entre Belle et Merida est se qui se rapproche le plus de ma personnalité !
Mulan et Merida

Question n°6 : À quel personnage ressembles-tu physiquement ?

Comme vous êtes tous différents aucun personnage ne l'emporte. Nous pouvons cependant citer : Belle, Raiponce, Blanche Neige et... Frollo en plus jeune. Quant à moi, avec mes yeux bleus, mon visage ovale et ma blondeur, je me ressemble pas mal à Aurore dans La belle au bois dormant.
La belle au bois dormant

Question n°7 : Quel personnage de Disney choisirais-tu pour être ton ami ?

Là, personne n'est d'accord !! Quand certains optent pour la magie du génie, d'autres choisissent des animaux de compagnie comme Muchu le dragon ou encore polochon. Je rejoindrais cette catégorie en souhaitant devenir copain comme cochon avec Maximus le célèbre cheval dans Raiponce !

Question n°8 : Quelle scène te fais pleurer à chaque fois ?

C'est fou ça ! Pourquoi ne parvenez-vous jamais à vous mettre d'accord ? Pour la peine, voici la mosaïque de la tristesse !!
La mosaïque de la tristesse Disney

Quant à LA scène qui me fait sortir les mouchoirs, la voilà :

Question 9 : Quel Disney as-tu le plus regardé ?

Aucun d'entre vous n'a usé la même cassette. Quand certains se promènent à Paris avec les Aristochats, d'autres découvrent la savane avec Simba ou sortent de leur tour avec Raiponce et Quasimodo. Quant à moi, je fais une bataille de boule de neige avec la Belle & la Bête !
La belle & la bête : bataille de boules de neige

Question 10 : Quelle est ta chanson préférée ?


Comme les goûts et les couleurs ne se discutent pas, voici un petit medley compilant les réponses de tout le monde (ma favorite est en dernier) :


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jeudi 25 mai 2017

Comme beaucoup d'enfants nés dans les années 90', j'ai découvert L'Histoire Sans Fin grâce au film réalisé par Wolgang Amadeus Mozart Pertersen en 1984. Mes grands-parents l'avaient en VHS. VHS, que je ne manquais jamais de visionner pendant les vacances. Donc, quand j'ai découvert bien des années plus tard, que le film était en fait l'adaptation d'un roman de Michael Ende (nom collant parfaitement avec le titre de son roman) publié en 1979, il fallait absolument que je le lise ! Voilà qui est désormais chose faite, et pour tout vous avouer, je ne m'attendais pas à ce que se soit un tel coup de cœur !
L'histoire sans fin

1. L'art de la mise en abyme

La grande force de L'Histoire Sans Fin, c'est la mise en abyme. Le roman raconte les aventures d'un jeune garçon rondouillard, mal dans sa peau qui vole un livre intitulé L'Histoire Sans Fin dans une librairie. Au fur et à mesure de sa lecture, il se rend compte qu'il fait lui-même partie de la quête dont le but est de sauver le monde et les habitants du Pays Fantastique.

La première chose qui frappe à lecture du roman, c'est le jeu de couleurs entre les différentes parties du récit. Les passages se déroulant dans notre monde sont écrits en bleu, tandis que les éléments du récit prenant place dans le Pays Fantastique sont écrits en noir. Un deuxième élément intéressant est la description du roman que Bastien tient entre ses mains : « il était relié, de couleur bleue, et le titre étincelait quand on le manipulait. En le feuilletant rapidement, Bastien vit qu'il était imprimé en deux teintes différentes. Il n'y avait pas d'illustrations, mais des lettrines très grandes et splendides. En regardant à nouveau la reliure, plus attentivement, il y découvrit deux serpents, un clair et un foncé, qui se mordaient la queue l'un de l'autre décrivant un ovale. En dessous de cet ovale figurait le titre : L'Histoire Sans Fin ». Cette description correspond exactement au livre qui le lecteur est en train de lire. Cela crée immédiatement un parallèle entre le héros : Bastien, et nous, le lecteur. De plus, cela favorise notre implication dans le récit en nous mettant directement à la place de Bastien qui lit le même livre que nous.
L'histoire sans fin : aperçue du livre
À mesure que Bastien avance dans sa lecture et accepte le fait de faire lui-même parti du récit, le lien entre lui et Atréju évolue. Simple héros de roman au départ, ce dernier devient une personne à part entière, puis un compagnon de route pour Bastien. Évidemment, ce changement est graduel. Cela permet une transition douce des rôles des personnages. À la fin du premier tiers du roman, Bastien prend la place d'Atréju. Or, si Bastien prend la place d'Atréju quelle est notre nouvelle place dans le récit ? Michael Ende nous met dans la même position que Bastien au début du roman. Ce procédé renforce encore une fois le parallèle entre Bastien et nous : lecteur.

Le lien entre Bastien et Atréju est doublement intéressant, car il est aussi révélateur du lien entre le Pays Fantastique et notre monde : « la pupille verticale fixait Atréju avec une inconcevable méchanceté. Bastien poussa un léger cri de frayeur. Un hurlement de frayeur résonna à travers la crevasse, renvoyé en écho entre les deux parois ». Ainsi, si le Pays Fantastique est malade, le notre aussi car les créatures aspirées par le néants qui ravagent le Pays Fantastique deviennent des mensonges dans notre monde ; quant aux rêves que nous oublions le matin, ils deviennent des images qu'un mineur du Pays Fantastique sort de terre... Ce ne sont que quelques exemples, mais les parallèles entre les deux mondes regorgent dans le roman ce qui renforce la construction de l’œuvre basée sur la mise en abîme. 
L'histoire sans fin : le vole de bastien

2. Un roman d'aventure ?

Deux héros d'une petite dizaine d'années, un monde en train de se faire engloutir par le néant, des dragons, des monstres, un village hanté, des épreuves de bravoure ! Tel est le menu que nous propose Michael Ende dans la plus pure tradition de la littérature fantastique jeunesse exception faite des mises en abyme dont nous avons déjà parlé. Au rythme des galopades d'Artax ou sur le dos du dragon de la fortune, les paysages défiles et les péripéties s'enchaînent pour mener à bien la quête qu'Atréju s'est vu confier par la petite impératrice. Çà et là, l'auteur viendra plaquer un sourire sur notre visage, avec quelques petites touches d'humour bienvenues : « C'était un feu follet. Et il avait perdu son chemin. C'était donc un feu follet fourvoyé, chose plutôt rare au pays fantastique. En principe, ce sont justement les feux follets qui égarent les autres gens. ».

Outre la fluidité du récit, l'auteur est particulièrement doué pour nous impliquer émotionnellement dans son récit. La détresse des habitants du Pays Fantastique apeurés à l'idée que leur monde sombre petit à petit dans le néant est palpable. De même, les instants de doute qui rongent Atréju persuadé de ne pas pouvoir mener sa mission à bien, deviennent source d'angoisse pour Bastien, puis le lecteur. Sans parler de la mort du fidèle destrier Artax, souvenir au combien traumatisant pour nombre d'entre nous :
« ''Artax ! S'écria Atréju, il ne faut pas que tu te laisse aller ! Viens ! Sinon tu vas être englouti ! Laisse-moi maître ! Répondit le petit cheval, je n'y arrive pas. Continue tout seul ! Ne te soucis pas de moi ! Je ne peux plus supporter cette désolation. Je veux mourir.'' Atréju tirait désespérément sur la bride, mais le petit cheval s’enfonçait toujours davantage. Atréju ne pouvait rien y faire. Quand finalement ne demeura plus au-dessus de l'eau noire que la tête de l'animal, il l'a prit dans ses bras […] Bastien sanglotait. C'était plus fort que lui. Ses yeux étaient remplis de larmes et il ne pouvait pas continuer à lire. ».
L'histoire sans fin : la mort d'Artax
Pourtant, contrairement à ce que pourrait laisser penser le film, la partie purement aventure de l’œuvre ne représente qu'un tiers du roman. Tiers qui a été adapté, tandis que la deuxième partie de l'histoire dans laquelle Bastien entre dans le Pays Fantastique a été laissé de côté par le cinéaste !

3. Plutôt un contre philosophique !

Or, c'est sans doute cette deuxième partie de l’œuvre qui est la plus intéressante ! En effet, dans cette dernière l'auteur nous propose une réflexion sur la nécessité de raconter et de créer de nouvelles histoires ainsi que sur l'importance du développement de l'imagination autant pour les petits que les grands enfants. Cela fait de L'Histoire sans fin, non pas un roman d'aventures mais plutôt un conte philosophique. Le conte philosophique est un genre littéraire qui permet de critiquer des aspects de la société par le biais d'une histoire fictive.

A travers son œuvre, Michael Ende reprend la théorie du désenchantement du monde du Max Weber qui fait état d'un recul des croyances religieuses et magiques au profit des explications scientifiques. Ce concept fait écho au sentiment d'une perte de sens voire d'un déclin des valeurs permettant d'harmoniser les sociétés. Dans L'histoire sans fin, ce désenchantement est matérialisé par le néant et l'incapacité des habitants du pays fantastique a inventé des noms et des nouvelles histoires.
L'histoire sans fin : trouver un nom pour la petite impératrice
Le format du conte permet aussi à l'auteur de mettre en garde sur la nécessité de trouver un juste milieu entre les rêves et la réalité. Il est certes important de nourrir son imagination avec de belles histoires, mais il ne faut pas pour autant rejeter le monde réel pour vivre dans les rêves. Le livre propose aussi une réflexion intéressante sur les conséquences de nos désirs (soif de pouvoir, soir d'évasion, fuite de la réalité) et sur le fait que le mal peut être fait avec les meilleures intentions du monde.

Je ne peux que vous encourager à lire L'histoire sans fin. C'est un excellent roman jeunesse qui peut-être lu à tout âge. Il traite de sujets universels et propose des pistes de réflexions que chacun peut picorer à sa guise pendant la lecture. Bonne lecture à tous et n'oubliez pas de rêver !
L'histoire sans fin : le dragon de la fortune
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samedi 11 février 2017

La célèbre histoire des amants de Vérone n'a pas été inventée par William Shakespeare ! Son intrigue est basée sur un conte italien écrit par Matteo Bandello. C'est la traduction en anglais, et en vers de ce dernier en 1562 par un certain Arthur Brooke qui a inspiré Shakespeare. Le conte a été publié sous le titre : « The Tragical History of Romeus and Juliet », en voici les deux premiers vers :

« There is beyond the Alps, a town of ancient fame,
Whose bright renown yet shineth clear : Verona men it name ; »

Une nouvelle traduction en prose du conte a été proposé par William Painter vingt ans plus tard. Pour sa pièce de théâtre, Shakespeare emprunta aux deux versions, tout en approfondissant l'intrigue par l'ajout de personnages secondaires comme Mercutio ou Pâris par exemple. 
Saviez-vous que : Roméo & Juliette
La plus célèbre histoire d'amour de la littérature a inspiré pas moins de 27 opéras et de nombreux balets ! Le plus ancien opéra composé par Georg Benda en 1776 était en fait une œuvre théâtrale allemande comique alternant des dialogues parlés et des airs chantés. « Roméo und Juliette » s'achève sur une fin heureuse... après avoir occulté une bonne partie de l'intrigue et des personnages secondaires ! Quant aux ballets, le plus célèbre est une œuvre en trois actes du compositeur russe Sergueï Prokofiev écrite en 1935. Renommé mondialement, le ballet est encore joué régulièrement de nos jours, comme en témoigne cet extrait datant de 2013 :


La tragique histoire a également eu son lot d’adaptations cinématographiques ! Il est possible d'en dénombrer pas moins d'une vingtaine. La première d'entre elles date du début du vingtième siècle, puisque nous la devons au célèbre George Méliès. Malheureusement, la pellicule a été perdue. Parmi ces nombreuses adaptations, nous pouvons notamment trouver :
  • Le Roi Lion 2 : l'honneur de la tribu (1998) ;
  • J'ai le droit de vivre (1937) ;
  • Shakespeare in love (1998) ;
  • Roméo + Juliette (1996) ;
  • Roméo et Juliette (1954) ;
Affiches d'adaptations de Roméo & Juliette
Le célèbre dramaturge est classé troisième auteur le plus traduit en langue étrangère d'après l'Index Translatonium de l'UNESCO. Ainsi, Shakespeare avec ses 4294 traductions, décroche le bronze derrière Jules Verne (4751 traductions) et surtout Agatha Christie traduite 7236 fois ! Pour ceux que cela intéresse, voilà le lien avec la suite du classement
Shakespeare l'auteur de Roméo & Juliette
Si vous êtes amateurs de produits culturels japonais, vous avez sans doute remarqué que depuis un ou deux ans, de nombreuses adaptations de classique de la littérature en manga fleurissent sur les étales de vos libraires. Évidemment, Roméo et Juliette n'y a pas échappé ! Cependant, l'adaptation dessinée par Yumiko Igarashi ne date pas d'hier puisqu'elle a été publiée en 1955 au japon. En France, le manga a été publié récemment (le 21 février 2013) aux Éditions Isan Manga accompagné de la pièce de théâtre complète.
Roméo & Juliette par Yumiki Igarashi
L'adaptation de l’œuvre de Shakespeare, West-Side Story est la seule comédie musicale ayant obtenu une dizaine d'oscar dont celui du meilleur film (1961). D'ailleurs, seuls trois films ont été plus oscarisés avec chacun 11 statuettes obtenues : Ben Hur en 1959, Titanic en 1997 et Le Retour du Roi en 2003.


Lors de sa première représentation, Juliette était jouée par un homme ! Au XVIème siècle, les femmes n'avaient pas le droits de monter sur scène. Les rôles de femmes étaient joués par de jeunes garçons dont la voix n'avait pas encore muée. Il est plutôt amusant d'imaginer la nourrice qui est une femme mûre jouer par un préadolescent ! Presque autant amusant qu'un chien avec une perruque !
Roméo & Juliette : la nourrice jouée par un homme

Salvador Dali a réalisé en 1975 un ensemble de 10 illustrations retraçant l'histoire des amants de Vérone accompagné de morceaux choisis de la pièce (99 pages au total). Cet ouvrage a été édité en 109 exemplaires dont 10 signés par le maître.
Roméo & Juliette illustré par Salvador Dali
La comédie musicale Roméo & Juliette de Gérard Presgurvic est à l'affiche depuis 16 ans. Elle a été adaptée dans plus de 15 pays dont la Corée, la Roumanie, le Chine, la Russie, le Japon, l’Israël et la Mongolie !
Roméo & Juliette : la comédie musicale à travers le monde
En 1868, Roméo et Juliette est traduit par Victor Hugo qui lui apporte un nouveau souffle lyrique mais qui s'éloigne un peu de l’œuvre originale. Le célèbre romancier traduisit également les autres pièces de Shakespeare. L'ensemble fut disponible à la vente en 18 volumes !
Roméo & Juliette traduit par Victor Hugo










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